La véritable histoire de la Gorgone Méduse

Cette année, la troupe de théâtre ado de la Minoterie a choisi de monter le texte : La véritable histoire de la Gorgone Méduse de Béatrice Bienville. Le groupe a lu plusieurs textes d'auteur·ices contemporain·es et c'est celui-ci qui a retenu l'attention des comédien·nes, principalement du fait des thématiques qu'il aborde.

"La véritable histoire de la Gorgone Méduse, c’est l’histoire d’une jeune femme, qui veut aller danser, et puis ça finit mal. Une histoire de dieux, de mortelles, de monstres mythologiques et de héros virils et bavards. Mais c’est aussi l’histoire d’une femme qui ne se tait pas, dont la rage brûle. Une histoire de sœurs, une histoire de reine, de révolte, de parole, de regard qui brûle et de froid dans le ventre. Une histoire mythique, une histoire de maintenant. Qui est le monstre dans les histoires qu’on se raconte, et pourquoi ? J’ai travaillé sur ce mythe en partant d’un passage d’Italo Calvino dans les Leçons Américaines, qui établit une métaphore entre le regard de la Méduse et le regard du réel, qui nous pétrifie tous les deux. Il considère que la fiction est comme le bouclier de Persée, qui nous permet de regarder le réel et d’en parler sans se laisser sidérer par celui-ci. Je redécouvre alors le mythe de Méduse, et suis frappée par son injustice, mais aussi parce qu’il cristallise, par ses échos très fort sur ce qui nous agite toujours aujourd’hui : l’impunité des hommes puissants, les rapports de domination, les violences faites aux femmes. J’ai eu envie d’écrire des personnages féminins puissants, complexes, des rôles à grands souffles pour les comédiennes, pour toutes les femmes. J’ai envie d’interroger la place des récits et des histoires, arme de domination des imaginaires comme de révolte." Béatrice Bienville

Parce qu'il parle du viol et des violences faites aux femmes, le texte a évidemment ouvert la discussion dans le groupe et nous avons pris le temps d'échanger sur le sujet. Nous espérons qu'il aura le même effet sur les spectateur·ices à l'issue des représentations.

Ce spectacle est traversé par beaucoup de violence tant dans le texte que dans la thématique, à l'instar de la Mythologie. Le sujet central de la pièce est le viol et l'impunité des hommes puissants. C'est un texte d'actualité et militant qui permet d'ouvrir la discussion. Les adolescent·es de la troupe ont ressentis le besoin de parler de cela et des échanges à la fin de la représentation auront lieu afin de d'échanger et de libérer un espace de parole entre les adolescent·es et adultes présent·es.